Comètes et Planète X
Un corps massif orbiterait-il loin des regards dans le nuage de Oort ? Le soleil aurait-il un compagnon sombre, parfois appelé Nibiru, Hercolubus ou encore planète X et qui étendrait son influence sur les confins du système solaire.
Questions souvent lues et entendues.
Peut-être, bien que cela soit considéré comme hautement improbable...
Le cas échéant, comment détecter un astre, si massif soit-il (peut-être plusieurs fois la masse de Jupiter), et dans la mesure où il se situe à une distance considérable tout en émettant très peu de lumière ?
Il y a peut-être des pistes à explorer dans les anomalies de l'héliopause (frontière entre la bulle de vent solaire appellée héliosphère et l'espace galactique), encore qu'elle soit peut-être trop proche de nous pour nous informer d'une activité lointaine. Aussi, pour aller chercher plus loin et, plus simplement (?), il faudrait peut-être observer les lointains messagers qui nous proviennent de cette région: les comètes.
Cette idée/question de l'observation des comètes n'est pas neuve: elle rejoint une interrogation que nous pouvons également souvent lire à propos de la planète X: en cas de rapprochement important, nous serions soumis à un intense bombardement cométaire, et ceci compte tenu d'un effet gravitationnel d'entrainement. A la façon d'un aspirateur géant entrainant tout sur son passage, (ou d'un autobus!), la Planète X emmenerait les corps gelés situés aux confins du Nuage de Oort et viendrait les déposer jusqu'au coeur du système solaire.
Cependant, cela n'arriverait probablement pas brutalement.
En effet, en admettant qu'un tel corps se rapprochant de nous (jusqu'à devenir dangereux) existe, il faudrait qu'il soit muni de paramètres orbitaux "extrêmes": soit une excentricité proche de 1 (lui permettant d'être resté "invisible" jusqu'à présent), et une période orbitale très importante, de l'ordre de plusieurs milliers d'années.
Malgré cela, le franchissement du point de flexion le plus étroit de son orbite ellipsoïdale, (appellée périapse), prendrait au bas mot des dizaines d'années. Ainsi, si "quelque chose" devait arriver, (et selon certains cela se produirait aux alentours de fin 2012), nous devrions dors et déjà considérer que cette chose est déjà là! En d'autres termes, son influence gravitationnelle serait déjà quasi maximale sur nous. Effets de résonance mis à part, si l'on considère une influence possible sur le soleil.
De même, le cortège de comètes qui accompagnerait un tel phénomène (ou le suivrait) devrait déjà avoir pris le soleil comme nouvelle cible, car c'est bien le soleil qui est le véritable centre de masse de notre système.
Si donc, nous sommes devant un processus long, le franchissement du périapse prenant des dizaines d'années pour s'accomplir, (la vitesse d'un corps qui orbite devient minimale), alors nous pourrions peut-être déjà en observer des effets ? Et quid de l'effet d'entrainement à long terme qu'un tel corps aurait sur les comètes ?
En ce sens, une question qui parait naturelle (mais peut-être qu'elle ne s'avère pas pertinente) serait de savoir si nous pouvons observer un accroissement du nombre de comètes.
Sommaire
Augmentation du nombre de comètes ?
Les découvertes de nouvelles comètes
Cette question est difficile à évaluer. Tout d'abord, la découverte de comètes est un phénomène à croissance exponentielle, notamment avec la mise en service de systèmes de détection automatiques. Le graphique ci-après qui ne présente que les comètes périodiques donne une idée de la rapidité de cet accroissement :
Dans ce contexte, comment mesurer le véritable flux cométaire reçu, c'est à dire indépendamment des moyens d'observation et de collecte de disponibles à une époque donnée ?
Les comètes les plus brillantes (depuis 1936)
Une première idée consisterait à ne sélectionner que les comètes de premier ordre, c'est à dire les plus brillantes recensées et ayant pu faire l'objet d'observations à l'oeil nu. En l'occurrence celles ci après proposées ont une magnitude inférieure à 4. En utilisant les données proposées sur une page de l'ICQ Comet (Harvard) Information Website, voyons ce que cela donne:
Reporté sur un graphe :
Le graphique précédent est éloquent: linéarité quasi-parfaite de l'augmentation du nombre de comètes observées et donc pas d'accroissement du flux cométaire. Cela étant, si nous considérons les points précédemment relevés, à savoir (hypothèses) :
- La [Planète X] aurait une période de rotation très importante - de l'ordre de plusieurs milliers d'années. Ce qui impose une nécessaire perspective de dizaines voire centaines d'années et afin d'observer un effet quantifiable sur la fréquence des comètes.
- La [Planète X] serait un corps massif, entrainant préférentiellement derrière lui des comètes. Celles-ci devraient donc, essentiellement se manifester après son passage, (s'il existe!).
- l'effet gravitationnel de la [Planète X] s'étendrait à une très grande distance et l'énergie d'entrainement fournie au corps à proximité ne serait pas perdue après son passage.
Ce dernier point peut nous laisser un certain espoir de discriminer de l'information.
En effet, est-il possible de mieux qualifier les corps cométaires et afin de ne retenir que les comètes réellement utiles ? en d'autres termes supprimer le bruit constitué par toutes les comètes qui ne proviendraient pas de la région du nuage de Oort et qui n'auraient pas été explicitement entrainées par l'activité d'un tel corps.
Voyons comment faire.
Trions les comètes
[suite...]