Difference between revisions of "Comètes et Planète X"
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Version du 22:20, 16 juillet 2009
Cet article pose la question de la présence d'un corps gravitationnel massif à 120° d'inclinaison sur le plan de l'ecliptique par la présence d'un excès de densité cométaire dans le nuage d'Oort.
Un corps massif orbiterait-il loin des regards dans le nuage de Oort ? Le soleil aurait-il un compagnon sombre, parfois appelé Nibiru, Hercolubus ou encore planète X et qui étendrait son influence sur les confins du système solaire.
Questions souvent lues et entendues.
Peut-être, bien que cela soit considéré comme hautement improbable...
Le cas échéant, comment détecter un astre, si massif soit-il (peut-être plusieurs fois la masse de Jupiter), et dans la mesure où il se situe à une distance considérable tout en émettant très peu de lumière ?
Il y a peut-être des pistes à explorer dans les anomalies de l'héliopause (frontière entre la bulle de vent solaire appellée héliosphère et l'espace galactique), encore que peut-être est-ce encore bien trop proche de nous pour nous informer d'une activité aussi lointaine. Aussi, pour aller chercher plus loin et, plus simplement (?), il faudrait peut-être observer les lointains messagers qui nous proviennent de cette région: les comètes.
Cette idée/question de l'observation des comètes n'est pas neuve: elle rejoint une interrogation que nous pouvons également souvent lire à propos de la planète X: en cas de rapprochement important, nous serions soumis à un intense bombardement cométaire, et ceci compte tenu d'un effet gravitationnel d'entrainement. A la façon d'un aspirateur géant entrainant tout sur son passage, (ou d'un autobus!), la Planète X emmenerait les corps gelés situés aux confins du Nuage de Oort et viendrait les déposer jusqu'au coeur du système solaire.
Cependant, cela n'arriverait probablement pas brutalement.
En effet, en admettant qu'un tel corps se rapprochant de nous (jusqu'à devenir dangereux) existe, il faudrait qu'il soit muni de paramètres orbitaux "extrêmes": soit une excentricité proche de 1 (lui permettant d'être resté "invisible" jusqu'à présent), et d'une période orbitale très importante, de l'ordre de plusieurs milliers d'années.
Malgré cela, le franchissement du point de flexion le plus étroit de son orbite ellipsoïdale, (appellée périapse), prendrait au bas mot des dizaines d'années. Ainsi, si "quelque chose" devait arriver, (et selon certains cela se produirait aux alentours de fin 2012), nous devrions dors et déjà considérer que cette chose est déjà là! En d'autres termes, son influence gravitationnelle serait déjà quasi maximale sur nous. Effets de résonance mis à part, si l'on considère une influence possible sur le soleil.
De même, le cortège de comètes qui accompagnerait un tel phénomène (ou le suivrait) devrait déjà avoir pris le soleil comme nouvelle cible, car c'est bien le soleil qui est le véritable centre de masse de notre système.
Si donc, nous sommes devant un processus long, le franchissement du périapse prenant des dizaines d'années pour s'accomplir, (la vitesse d'un corps qui orbite devient minimale), alors nous pourrions peut-être déjà en observer des effets ? Et quid de l'effet d'entrainement à long terme qu'un tel corps aurait sur les comètes ?
En ce sens, une question qui parait naturelle (mais peut-être qu'elle ne s'avère pas pertinente) serait de savoir si nous pouvons observer un accroissement du nombre de comètes.
Sommaire
- 1 Augmentation du nombre de comètes ?
- 2 Trions les comètes
- 3 Que nous disent les comètes hyperboliques ?
- 3.1 Groupes de comètes selon l'excentricité et l'inclinaison
- 3.2 Fonction de répartition des comètes (ensemble) selon leur inclinaison
- 3.3 Fonction de répartition des comètes paraboliques et hyperboliques selon leur inclinaison
- 3.4 Représentation de la densité de comètes hyperboliques vis à vis du plan de l'ecliptique
Augmentation du nombre de comètes ?
Les découvertes de nouvelles comètes
Cette question est difficile à évaluer. Tout d'abord, la découverte de comètes est un phénomène à croissance exponentielle, notamment avec la mise en service de systèmes de détection automatiques. Le graphique ci-après qui ne présente que les comètes périodiques donne une idée de la rapidité de cet accroissement :
Dans ce contexte, comment mesurer le véritable flux cométaire reçu, c'est à dire indépendamment des moyens d'observation et de collecte de disponibles à une époque donnée ?
Les comètes les plus brillantes (depuis 1936)
Une première idée consisterait à ne sélectionner que les comètes de premier ordre, c'est à dire les plus brillantes recensées et ayant pu faire l'objet d'observations à l'oeil nu. En l'occurrence celles ci après proposées ont une magnitude inférieure à 4. En utilisant les données proposées sur une page de l'ICQ Comet (Harvard) Information Website, voyons ce que cela donne:
Reporté sur un graphe :
Le graphique précédent est éloquent: linéarité quasi-parfaite de l'augmentation du nombre de comètes observées et donc pas d'accroissement du flux cométaire. Cela étant, si nous considérons les points précédemment relevés, à savoir (hypothèses) :
- La Planète X aurait une période de rotation très importante - de l'ordre de plusieurs milliers d'années. Ce qui impose une nécessaire perspective de dizaines voire centaines d'années et afin d'observer un effet quantifiable sur la fréquence des comètes.
- La Planète X serait un corps massif, entrainant préférentiellement derrière lui des comètes. Celles-ci devraient donc, essentiellement se manifester après son passage, (s'il existe!).
- l'effet gravitationnel de la [Planète X] s'étendrait à une très grande distance et la force d'entrainement appliquée aux corps situés à proximité de son passage continuerait à s'exerce longtemps après.
Ce dernier point peut nous laisser un certain espoir de discriminer de l'information.
En effet, est-il possible de mieux qualifier les corps cométaires et afin de ne retenir que les comètes réellement concernées ? En d'autres termes supprimer le bruit constitué par toutes les comètes qui ne proviendraient pas de la région du nuage de Oort et qui n'auraient pas été explicitement entrainées par le passage d'un tel corps.
Voyons comment nous pouvons faire (si nous pouvons...)
Trions les comètes
Un bon indicateur permettant de définir la typologie des comètes pourrait être l'excentricité. L'excentricité orbitale définit la forme des orbites des objets célestes. La forme générale est une ellipse, d'équation polaire (origine au foyer) : où e est l'excentricité. Elle donne ainsi une indication précise sur leur forme. Ainsi l'excentricité (e) est strictement définie pour toutes les orbites comme étant circulaire, elliptique, parabolique ou hyperbolique en prenant les valeurs suivantes :
- pour les orbites circulaires : e = 0,
- pour les orbites elliptiques : 0 < e < 1,
- pour les trajectoires paraboliques : e = 1,
- pour les trajectoires hyperboliques : e > 1.
En quoi l'excentricité permet de trier les corps orbitaux ? Assez simplement par le jeu des forces de gravitation, celles-ci s'excercant préférentiellement dans le plan de l'ecliptique elles contraignent les corps à respecter certaines plages de valeurs et excentricités, sous peine d'être éjectées du système solaire !
Ci-dessus graphique très instructif des inclinaisons orbitales, fonction de l'excentricité, pour les planètes (carrés), astéroïdes (cercles pleins) et comètes (cercles vides). Notez que les planètes ont en général des excentricités et des inclinaisons faibles, alors que la plupart des comètes ont des excentricité proche de 1. Comme indiqué ci-dessus, une excentricité égale à l'unité, signifie au sens strict que l'orbite n'est pas une ellipse, mais une courbe ouverte, une parabole. Au contraire, si l'excentricité est surpérieure à 1 l'orbite est elliptique.
Mais comment arrive t-on à obtenir de telles excentricités ?
Une excentricité exactement égale à l'unité survient quand l'énergie totale est nulle. Avec une telle énergie, un corps peut venir de l'infini , atteindre une certaine distance au soleil, puis retourner à l'infini à nouveau. Dans ce cas précis, lorsque le rayon tend vers l'infini, la vitesse devient arbitrairement petite. Basiquement, nous pouvons dire que la vitesse devient nulle à l'infini. Dans notre cas, "l'infini" est représenté par le nuage de Oort, situé à une distance suffisament importante du centre du système solaire pour parvenir à des vitesses initiales considérées faibles.
Si des corps provenant du nuage de Oort ont une courbure elliptique quasi parabolique, égale à 1, ou très légèrement supérieure à 1, cela doit signifier qu'ils avaient une vitesse initiale quasi nulle. Cela est compatible avec un faible effet d'entrairement causé par des forces gravitationnelles lointaines et donc plus homogènes (étoiles à proximité, nuages de gaz) ou bien une perturbation, plus tranchée car plus proche, et qui aurait creusé un sillon dans le nuage de Oort.
Et ce sont ces excentricités que nous devons trier:
- inférieure à 1, ce sont les comètes périodiques, capturées par le champ gravitationnel solaire ou par les planètes géantes. Elles orbitent "sagement" jusqu'à évaporation ou désintégration.
- proche de 1, cela consiste en réalité en des corps qui sont sur une orbite elliptique, mais à la limite de la parabole. Ils ont du être accélérés très progressivement et depuis très longtemps. Ils font partie du bruit qu'il faut supprimer puisque nous ne pouvons pas considérer qu'ils ont subi une accélération gravitationnelle récente.
- légèrement supérieures à 1 : ce sont les excentricités qui nous intéressent, il s'agit d'orbites hyperboliques. Ils s'agit des corps qui risquent (s'ils ne sont pas repris par un autre corps massif) de sortir du système solaire. S'ils ne sont pas sortis avant c'est qu'ils ont subit une accélération relativement récente et qu'ils vont finir par sortir du champ de l'attraction solaire. Environ 10% des comètes ont des orbites hyperboliques
- supérieures à 1 : nous ne risquons guère d'en trouver ! Les corps ayant subi une perturbation gravitationnelle plus franche, ont du quitter l'orbite solaire - à moins de chance qu'une nouvelle se forme - plus rapidement et plus radicalement.
Ce qu'il faut donc rechercher c'est le plan privilégié (inclinaison) dans lequel sont formés ces comètes particulières, à l'excentricité légèrement supérieure à 1.
Que nous disent les comètes hyperboliques ?
Il faut observer la direction de laquelle viennent ces comètes particulières et observer si leur flux est isotrope ou bien s'il existe la trace d'un sillon gravitationnel, fonction de l'inclinaison.
Comme cette fois-ci, comme nous ne posons plus d'hypothèses sur la fréquence d'observation, nous essayons de travailler sur le plus grand nombre possible de comètes. L'université de strasbourg dispose d'une petite base de données bien utile pour ce genre travail:
Compte tenu de sa dimension, le tableau de valeurs utilisé n'est pas reporté.
Néanmoins, voici les résultats que nous pouvons construire à partir de celui-ci.
Groupes de comètes selon l'excentricité et l'inclinaison
Tout d'abord nous retrouvons assez simplement le résultat présenté dans le schéma précédent, avec la simple différence que le nombre points utilisés est plus élevés et que nous ne montrons que les comètes:
Fonction de répartition des comètes (ensemble) selon leur inclinaison
Si nous observons la fonction de répartition en fonction de l'inclinaison seule, le résultat est très instructif. Ce résultat nous fournit une indication sur la densité de population de comètes en fonction du plan de trajectoire dans lequel nous nous inscrivons:
Fonction de répartition des comètes paraboliques et hyperboliques selon leur inclinaison
La fonction précédente est recalculée avec l'échantillon ciblé: les comètes hyperboliques et paraboliques, avec e>0.9999. Filtrant sur cet échantillon, nous ne disposons plus que de 127 comètes, (dont 5 à l'excentricité comprise entre 0.9999 et 1, ce qui est négligeable).
Le résultat est assez éloquent:
Il existe une très nette accentuation de la densité de ce type de comètes pour 120° d'inclinaison. Pourquoi cette augmentation ? Biais instrumental ? Peut-être, mais ce qui est ici remarquable c'est que cette augmentation semble symétrique pour les inclinaisons de part et d'autre de cette position et peut-être en accord avec l'existence d'un potentiel gravitationnel.
A noter de manière remarquable également que si l'on observe les excentricités comprises entre 0.8 et 0.999 cette déviation s'atténue largement.
Ceci semble bien confirmer que ce sont les quelques comètes de très forte excentricité (> 0.9999) qui sont les messagères d'une augmentation d'activité gravitationnelle dans le plan d'inclinaison, à 120°.
Représentation de la densité de comètes hyperboliques vis à vis du plan de l'ecliptique
Le résultat final peut-être projeté sur l'hemisphère afin de représenter les directions des plans orbitaux correspondant aux différentes inclinaisons :
Reste à calculer précisément les paramètres de cette fonction de répartition et voir si elle peut se conformer aux lois de la gravité.